mercredi 30 janvier 2013

Dans l'ombre des templiers.


‎7 / DANS L'OMBRE DES TEMPLIERS

- Ils nous ont laissé la vie sauve et je les remercie de nous avoir épargné, nous ne méritions pas de finir comme de vulgaires coupe-jarrets. Nous avions aussi très peur pour les femmes et les servants, pensant à toute la cruauté que pouvaient leur faire subir les huguenots. Gloire et louange à notre Seigneur qui les a finalement conduit sur la voie de la sagesse, afin de ne point apporter le malheur dans notre petite communauté…

Les premiers conflits entre protestants et catholiques éclatèrent à Seyne-la-Grand-Tour, mais également dans plusieurs villes de province. Le parti des réformés encouragea la haine et le fanatisme, insultant les catholiques, menaçant même de tuer un prédicateur jésuite, car il faut dire que la ville de Seyne appartenait aux protestants. Les calvinistes maltraitèrent aussi les dominicains et pillèrent leur monastère. Tortures et meurtres allèrent bon train, même jusqu’à enfermer des religieux dans des tonneaux transpercés de clous, qu’ils précipitèrent du haut des collines. Ces désaccords n’épargnèrent malheureusement, ni les réformistes, ni les papistes, car chaque camp poursuivait sans relâche son engagement afin de défendre ses propres convictions religieuses. De nombreux clans s’affrontèrent pitoyablement dans des joutes oratoires pour finir par s’entretuer, une façon peu orthodoxe pour certains de régler définitivement leurs divergences. Finalement, la guerre éclata dans toutes les provinces du royaume en l’an de grâce 1562. Ces affrontements causèrent la mort de plus d’un million de personnes, ainsi que de grands désastres financiers.

- Nous ne sommes jamais revenus à Pinaudier, mes frères et moi, et cela malgré nos multiples demandes. Honoré Quiqueran de Beaujeu, Grand Prieur à Arles envoya à notre place dans le pays de Seyne d’autres frères pour reprendre les biens de l’Ordre. Alexandre de Pontis, membre de Saint-Jean intenta des procès contre les usurpateurs de façon à récupérer toutes les possessions de la commanderie. Cela Après avoir retrouvé leurs biens, des chevaliers s’installèrent dans l’hôpital, seul bâtiment qui n’avait pas subi les affres de la guerre. Ils restèrent quelques années pour porter assistance aux malades et aux plus démunis. Malheureusement, L’hôpital resta vide sans qu’ils puissent apporter un quelconque soutien à ces nécessiteux. Peu à peu l’ancienne commanderie resta veuve de ses maîtres.

Je l’écoutais en silence, évitant de faire le moindre bruit pour ne pas déranger cet extraordinaire protecteur des pauvres et des opprimés, lorsque soudainement, les huit croix de malte s’effacèrent en même temps que disparurent les chevaliers.

- Attendez ! m’écriai-je.

LA SUITE DEMAIN...
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