samedi 26 janvier 2013

Bourges et le secret des chevaliers de la Table Ronde



La folle des Malavaux
Le château de Chappe, sans doute l'un des plus importants noeuds de souterrains de la montagne Bourbonnaise.
En effet, au XIIIe siècle, les templiers bâtirent, aux Malavaux, sur une colline dominant la combe, une importante forteresse. Lorsque, après la perte de la Terre sainte, leur Ordre revint en Europe, certains chevaliers arrivèrent aux Malavaux avec une jeune Sarrasine éprise de l'un deux.
Plusieurs années s'écoulèrent jusqu'à ce qu'un jour, fortuitement, la jeune femme s'aperçoive que celui qu'elle aimait la trompait sans vergogne. De désespoir, elle se jeta dans un puits après avoir lancé une malédiction contre ce lieu. Et le château devint ruines. Les derniers vestiges sont aujourd'hui recouverts par la végétation et, il y a quelques années encore, on pouvait voir, dans les décombres et l’épais fourré, le ‘Puits du Diable’ et la ‘Fontaine de la Sarrasine’. Les habitants du pays évitaient prudemment ces lieux maudits.
Depuis cet événement dramatique, les abords de l'ancien château sont hantés par l’âme des templiers criminels et par celle de ‘la folle des Malavaux’ qui, par amour, s'était jetée dans le ‘Puits du Diable’. Quel peut bien être le symbolisme de cette légende? Il y aurait là matière à réflexion pour les spécialistes de l'histoire médiévale et les passionnés des mystères du Temple...
Naguère, les anciens racontaient qu'un souterrain reliait la forteresse du Temple au château de Virmeux, et qu'un jeu de boules en or y serait toujours enfoui. Toujours est-il que des ossements, des médailles et des monnaies furent retrouvés sur le site des Malavaux. Plusieurs spécialistes et historiens cherchèrent longtemps d’anciens documents, fort curieux, consacrés à la forteresse templière, jalousement conservés par un collectionneur de Vichy. Ce dernier ne permit jamais que quiconque en prît connaissance.
La combe des Malavaux abrite également un autre trésor dont l'authenticité historique n'est pas douteuse. Il s'agit d'un des nombreux trésors de Mandrin, le célèbre contrebandier romantique, roué vif à Valence, le 11 mai 1755, à la suite de la trahison de sa maîtresse.
Celui-ci cacha son trésor aux Malavaux, après sa désastreuse campagne de l'année 1754. En effet, après avoir raflé un fabuleux magot en Bourgogne et en Auvergne, et réalisé certains de ses plus fameux exploits aux dépens des employés des fermes, receveurs des greniers à sel et entreposeurs de tabac, le chevalier d'aventure fut pourchassé. Plusieurs escadrons de dragons et hussards de M. de Fischer le traquèrent et finirent par le surprendre avec ses hommes, à Gueunand, en Côte d'Or. Le contrebandier perdit quarante-deux hommes dans l'accrochage, dont deux de ses lieutenants, et décida d'abandonner le plat pays pour gagner le Bourbonnais. A marche forcée, il traversa la Saône et la Loire, dépassa Moulins, puis s'enfonça dans la montagne, où, à deux reprises, il eut encore à affronter ses poursuivants.
Mandrin parvint néanmoins à cacher son butin aux Malavaux, dans un souterrain ou une fosse creusée quelque part dans une colline, derrière l'auberge ‘Le Relais de l'Empereur’. Cette colline, à l'est de la rivière, abritait alors deux petites carrières abandonnées depuis de nombreuses années. Ensuite, ce fut la dernière bataille de Mandrin: dans la nuit du 25 au 26 Décembre, sa troupe se heurte à un détachement de volontaires de Flandre et du Dauphiné, commandé par M. de Turbey de Larre. Les survivants jettent leurs armes dans un marais et se dispersent… cependant, la plupart sont capturés. Mandrin, quant à lui, disparaît totalement jusqu'à sa capture au château de Rochefort.
La tradition du trésor de Mandrin a été conservée par une famille d'origine savoyarde fixée à Cusset, non loin des Malavaux, dont l'aïeul reçut des confidences de la bouche même de Mandrin, alors que celui-ci était conduit sur les lieux de son supplice. Hélas, le secret de l'emplacement exact a été perdu. Pour retrouver le trésor de Mandrin, il conviendrait, avant tout, de localiser les entrées des souterrains de la forteresse et l'emplacement des anciennes carrières. Et pour ce, l'auberge ‘Le Relais de l'Empereur’ doit jouer un rôle de point de repère important.
Les veillées de Cheval Rigond
Mr LAURENT, sans doute connaît-il les voies d'accès aux trésors de Rodrigue de Villandrando.
Entre Vichy et Roanne, s'étend un massif montagneux boisé dont certains sommets dépassent 1200 mètres. C'est la montagne Bourbonnaise, une contrée sauvage repliée sur elle-même et certainement une des plus mystérieuses et plus secrètes de France.
En quittant les Malavaux pour ce pays d'un autre âge, on atteint Glozel que les amateurs de Préhistoire connaissent bien.

Au début du siècle, dans un champ situé non loin de Ferrières-sur-Sichon, des agriculteurs découvrent un ensemble unique au monde de tablettes de pierre gravées de signes mystérieux constituant, peut-être, le premier alphabet de l'humanité. Pourtant, aussitôt, les spécialistes de la Préhistoire s'acharnent à nier l'authenticité de ces tablettes, allant jusqu'à soutenir que celles-ci étaient des faux fabriqués par les paysans propriétaires du champ. Il n'est même pas utile de démontrer le ridicule d'une semblable affirmation lorsque l'on considère le nombre très élevé de ces tablettes: des années et des années de travail se seraient révélées insuffisantes pour mener à bien une telle tâche. Alors, que pouvait être Glozel? Peut-être la plus ancienne bibliothèque de l'histoire du monde...
Cette montagne bourbonnaise déshéritée constitua, tout au long de l'histoire, une position stratégique entre la Bourgogne, le Lyonnais, et l’Auvergne. D'où une profusion de castels, et tout autant de ruines gardiennes de trésors. Le plus important et le plus fascinant de ces trésors se trouve au centre même de la montagne Bourbonnaise, sous les ruines du prestigieux château de Montgilbert.
Aujourd'hui, de ce qui fut jadis une redoutable forteresse, il ne reste plus que quelques pans de murailles et des tours écroulées, contournées par le ruisseau au nom prédestiné de ‘La Prison’ et assaillies par la végétation...
Montgilbert fut construit au XIe siècle par la famille Montgilbert Le Mayet, «(...) redoutables aventuriers, assure la chronique, dont la principale occupation était de détrousser les marchands et les voyageurs». Des légendes à la fois sinistres et romantiques se rattachent à ces ruines sauvages que les dernières fileuses racontaient en tremblant, il y a encore à peine un siècle, aux veillées de Cheval Rigond, le hameau situé au pied du château. On parlait de ce jeune et cruel seigneur qui, ayant donné un bal, obligea ses hôtes, garçons et filles, à danser pieds nus, et au plus fort de la fête, jeta des charbons ardents sur le sol.
On raconte encore l'histoire d'un des derniers barons de Montgilbert, dont la fille fut victime d un mauvais sort, et qui, devenu fou, sous prétexte de chasser cette malédiction, s'était mis à égorger dans les bois tous ceux qu'il rencontrait autour de son manoir.
Cependant, l'être le plus extraordinaire qui marqua Montgilbert fut Don Rodrigo Gutteriez de Villandrando, comte de Ribadéo, noble castillan… Simple capitaine de routiers à ses débuts en France, il se trouva rapidement à la tête de cinq mille hommes avec lesquels il pille ‘Le Planèse’ en 1427. Son courage et sa fougue déclenchaient l'enthousiasme de ces hommes de sac et de corde, loups solitaires, qui avaient lié leur sort au sien et pour lesquels il était devenu une sorte de demi-dieu. Mieux encore : son courage et sa force légendaire forçaient l'admiration et la crainte de ses propres ennemis. Villandrando emplit des coffres entiers du fruit de ses pillages. Les princes le couvraient d'or pour qu'il épouse leur cause dans les innombrables guerres féodales, et les villes, pour ne pas être dévastées, lui payaient tribut.
La Combe des Malavaux avec une carrière. Là, se trouvait jadis une commanderie de Templiers, ayant laissé un sinistre souvenir dans la contrée, et sans doute l'un des plus importants trésors du célèbre Mandrin.
Toutefois, la chance tourna pour cet aventurier hors du commun. En 1427, une ordonnance le bannit hors du royaume ; il demeura néanmoins à guerroyer en diverses provinces jusqu'en mars 1439. Après la signature d’un traité d'évacuation signé avec son beau-père, Charles de Bourbon, et plusieurs entrevues secrètes avec le Dauphin, le futur Louis XI, il repartit enfin pour l'Espagne, comme il était venu, avec son seul cheval, sa solitude et sa morgue. Son trésor se trouverait sous le donjon ou une des tours de Montgilbert, «à une trentaine de mètres de profondeur». Il y a quelques années, un père missionnaire, éminent radiesthésiste, conduit dans les ruines par un érudit de Vichy, conclut son expérience par ces seules paroles : «Il y a de l'or ici». Pourtant personne, malgré beaucoup d’efforts, n'a jamais retrouvé les souterrains de Montgilbert.
L'explication de ce fait est fort simple : il existe sous les ruines trois étages de salles aujourd'hui comblés. C'est de là que partent les galeries. Il suffirait d'en retrouver les points d'émergence... Un château des environs, celui de Chappe, semble être un véritable noeud de souterrains reliant entre elles les principales forteresses de la région. Sans doute une galerie oubliée le fait-il communiquer avec les ruines de Montgilbert?
Les bois noirs
Au coeur de la montagne, à quelques kilomètres au sud de Glozel, des ruines de Montgilbert et du château de Chappe, s'étend un épais massif forestier: ‘Les Bois Noirs’.
C'est une forêt étrange, émaillée de sommets. A l'un d'eux, le ‘puy de Montoncel’, qui atteint 1292 mètres, se rattache le souvenir d'une légende symbolique: les rochers aux allures fantomatiques étaient le repaire d'un monstre horrible et cruel qu'un templier de la Commanderie de Lachaux réussit à mettre hors d'état de nuire.
Ferrières-sur-Sichon. A la veillée, on y tient encore de curieux récits.
Peut-être le nom de ce puy, ‘Montoncel’, rappelle-t-il phonétiquement les origines traditionnelles des habitants des ‘Bois-Noirs’. Ceux-ci, en effet, jusqu'à la Révolution, s'adonnent uniquement à la contrebande du sel. Avec le nouveau régime, ils se convertissent dans la coupe et le commerce du bois, la contrebande du sel ayant perdu toute raison d'être.
Mais, chose curieuse, les habitants des ‘Bois-Noirs’ continuent à vivre en vase clos. Ils ne se lient pas avec les autres habitants de la montagne Bourbonnaise, se marient entre eux, et conservent jalousement leurs traditions familiales, avec tous les souvenirs qu'elles impliquent, remontant au temps de la contrebande du sel et de la lutte contre les ‘gabelous’.
Jusqu'à ces toutes dernières années, les habitants des ‘Bois-Noirs’ n'acceptaient, comme prêtres ou instituteurs, que des personnes originaires de leur massif. Et nombre d'entre eux ne participèrent pas au conflit de 1914-1918, n'ayant jamais été recensés...
Chantelle constitue l'un des plus anciens sites du Bourbonnais. La ville fut construite sur les ruines d'une cité plus ancienne, incendiée sur ordre de Vercingétorix pratiquant la tactique de la ‘terre brûlée’, pour retarder l'avance des légions romaines de César. En 937, est édifié un prieuré que devait par la suite, affectionner Anne de France.

Les ruines du château, cinq tours et le donjon, se dressent sur un rocher escarpé. Ce sont les seuls vestiges de la puissante forteresse du célèbre connétable de Bourbon. La tradition raconte que celui-ci quitte, par la porte de fer, dans la nuit du 9 au 10 septembre 1523, son château de Chantelle pour rejoindre l'armée de l'empereur Charles Quint. Pour dépister d'éventuels poursuivants, il prit la précaution de faire ferrer son cheval à l'envers, tout comme pour celui de son unique fidèle valet, qui l'accompagnait. Cependant, peu avant d’entreprendre cette expédition, le connétable fait enfouir son inestimable trésor dans un souterrain de Chantelle où il espère bien revenir en vainqueur…
L'auberge ‘Le Relais de l'Empereur’, dans la Combe des Malavaux derrière laquelle se situaient les anciennes carrières.
Le trésor du connétable dort toujours sous les ruines du château démantelé par le chancelier Duprat, à l'instigation de la reine mère, Louise de Savoie, dont le Bourbon avait jadis repoussé les avances. Le fabuleux dépôt fut vainement recherché, il y a quelques années, par un artiste peintre aujourd'hui décédé. La tour, adossée au choeur de l'église de Chantelle, comporte un étrange symbole. La clef de voûte est constituée par une croix grecque dans les deux branches de laquelle s'inscrit le mot AMA, l'unique M en formant le centre ; et tout autour, le système planétaire, Soleil, Lune, cercle zodiacal avec ces mots: «semper dilige» « semper ama ».
Aux ruines du château de Montmorillon s'attache encore la tradition d'un seigneur cupide. Celui-ci se nommait Philippe de Guillard et, aux attaques de grands chemins, il préférait la fabrication de fausse monnaie. Cruel et détesté, il s'attira bientôt les foudres du roi dont les troupes vinrent assiéger Montmorillon. Il s'évada alors par un souterrain, après y avoir enfoui son trésor. Richelieu fit raser le château, obstruant ainsi, sans le savoir, les mécanismes qui donnaient accès aux galeries où le trésor dort toujours.

Etrange Bourbonnais, en effet, semé de trésors et de traditions étranges, de vestiges dont l'origine et l'énigme se perdent dans la nuit des temps… et d’étranges souvenirs laissés par quelques templiers initiés...
A ce tableau extraordinaire, ajoutons qu’à la limite des Bois-Noirs se trouve une mine d'uranium voisinant étrangement avec des monuments celtiques. Sur ces sites endormis planent encore les légendes de visiteurs si lointains qu’ils étaient différents des habitants locaux… les récits ajoutent que pour leur besoin ils se déplaçaient par la voie des airs.
C’est sans doute en raison de ces tenaces croyances qu’en toile de fond de ce tableau, déjà particulièrement chargé, on parle de la providentielle omniprésence d’OVNI ; en effet, bien que les habitants du Bourbonnais n'aiment guère en parler, leur région compte sans doute parmi celles de France qu'affectionnent tout particulièrement ceux qui pourraient bien provenir d'une civilisation d’outre espace. Il semble bien qu'ils observent, et même ‘surveillent’, serait-on tenté de dire, en permanence, les champs de cailloux et les ruines de la montagne Bourbonnaise...
Sources :Daniel REJU

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